Autre le cours des croyances et idées établies autour de la mort, autre celui de leur sculpture. Dans la diversité des modèles d'art funéraire que nous rapporte l'histoire, on s'attache moins aux formes de doctrines et d'idéologies, qu'à leur traduction sensible en oeuvres d'art. On retient moins le message latin du Requiem que la façon admirable dont Mozart l'a rendu, ou la traduction du même latin par Fauré. La foi au Jugement Dernier nous touche soit par le tympan de Vézelay, soit par celui d'Autun, soit la Sixtine, soit les plafonds baroques, selon.
     On admire la façon géniale, sensible, créatrice, humaine, laïque... dont les sculpteurs, génération après génération, et région par région, ont osé traduire les croyances d'époque autour de la mort. En constatant que c'est bien sur ce thème qu'ils mettaient le meilleur d'eux-mêmes, le plus personnel et décisif, le plus innovant et précurseur... Tant et si bien que, finalement, pour nous aujourd'hui, c'est moins le dogme qui nous reste (tel le latin du Requiem) que cette tradition sensible et éloquente de la sculpture. La sculpture est la modernité de l'intellectuel.

femme en recueillement
h.45cm 1995
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