Dans ce site, sur cette page, l'écriture et la sculpture se conjuguent, alors que les deux démarches ont alterné dans ma vie. Au début, la sculpture me venait par défaut de la parole : j'étais contenu de silences, de réserves, d'aspirations à une éloquence propre ; j'étais un être de débats sans trouver les mots pour les dire ; en cela, il est vrai, j'étais habité d'amour, j'étais foisonnement de recherches de sens et d'audaces à les exprimer, j'étais avide de les rendre heureuses en mes relations. Or les marbres étaient là, leur séduction, leur résistance, leur exigence. Puis les terres, les bronzes… Confusément, à mon insu et malgré moi, j'ai façonné ainsi l'habitude première de ma sculpture et, inéluctablement, sa dimension tacite. Puis progressivement et de plus en plus, il me semble que cette dissociation et ce " par défaut " se sont atténués. L'alternance s'est équilibrée et unifiée. L'écriture, le parlé, le silence, le geste ainsi que la sculpture ont pris rigueur et exigence similaires,

la même aménité et harmonie de sens, la même séduction. Ils se sont entraînés l'un l'autre. Chaque forme d'expression trouvant son unité propre et venant compléter celle des autres. Là où naturellement mes relations ne purent qu'y gagner : richesse de sens et profondeur.