Lorsque je suis aux prises avec une terre, un marbre, un bronze pour délier, comme à mon habitude, l'heureuse allure d'une femme, je laisse venir ce que je sais, ce que je sens de son bonheur en elle-même et en échange avec l'homme. Sculpteur, je suis l'homme en rapport avec la femme, habité de désirs et de rêves, éveillé d'aubes, de brouillards et de nuits, m'adressant à elle, m'ingéniant à lui correspondre : l'expression sculptée est donc dissymétrique puisque c'est d'elle qu'il s'agit, de sa plus belle venue. Je sais que ma sculpture est en écart de la réalité, et qu'on me reprocherait de ne pas exprimer, comme d'autres formes d'art contemporain, les violences et détresses de notre monde. Attentif aux images des médias, mais là aussi en écart, j'aime exprimer de l'amour de vrais rêves qui donnent le goût de vivre; selon les mots de Bonnefoy, aidons "l'enfant, l'homme et la femme qui naissent à eux-mêmes à percevoir ce qu'on peut aimer, ce qu'on doit aimer, ce qui est juste... : la littérature (la sculpture) qui ne cherche pas à dégager du sens, des valeurs, ne fait qu'avaliser le non-sens".

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  couple fleur 01
  la cote d'Adam 01
  Madame de... 12
  'comme un sceau sur ton cœur' 02