Tous les amants du monde tiennent en grande estime le Cantique des cantiques, du moins tous ceux qui ont la chance de le connaître. Tous rêveraient de pouvoir se parler de même et l'écrire, le redire en souvenir et se raconter leur relation aimante, les bonheurs et langueurs de leurs coeurs et leurs corps, avec les mots justes, simples, directs, les mots imagés, allusifs, poétiques. "J'entre dans mon jardin, ma soeur, ma fiancée, je récolte ma myrrhe et mon baume, je mange mon miel et mon rayon, je bois mon vin et mon lait." (5,1).

Si tel est dans nos vies l'une des formes les plus désirantes du langage des mots, pourquoi le langage de la sculpture ne se laisserait-il pas entraîner en ce même désir d'exceller à rendre cette langueur et ce bonheur des jours, à faire chanter cette relation aimante ?