20 juin 2012 : la mise à jour de mon site internet et l'évolution de ma sculpture
cf. archives
En avril 2011, j'ai mis un terme à mes '20 du mois' avec une présentation de mon grand père, Camille Coste-Linder, et de ses aquarelles - façon de reconnaître ma filiation. Je savais par ailleurs que mon site n'avait pas été mis à jour depuis... 2009... comme si ma sculpture était en panne - ce qui n'est pas le cas, même si le débit de créations est moins soutenu qu'autrefois.
Plusieurs raisons m'ont amené à cette discrétion et à délaisser mon site. Indéniablement il y a une fatigue de l'âge, et par là une moindre énergie à avancer et renouveler. Mais pas seulement. Après ma grande exposition à l'église St.Étienne de Beaugency en octobre 2010, j'ai passé tout l'hiver à écrire un important manuscrit sur ma sculpture (180p), reprenant des écrits passés et renouvelant la donne, avançant un grand nombre de nouvelles réflexions. Au terme de ce travail, je me disais donc que j'avais amplement matière à nourrir de nouveaux '20 du mois'. Mais ce faisant un décalage s'était opéré : parce que bien des textes nouveaux étaient des réécritures plus abouties qu'il faudrait copier-coller à la place des textes existants de mon site ; mais par là même, en l'état de leur présentation, la masse d'écritures de mon site me laissait l'impression de m'être fait trop bavard - autrement dit le besoin impérieux de reprendre tout mon site avec une exigence de concision. Et c'est là que, jusqu'à ce jour, le courage m'a manqué.
Mon site est figé dans un choix de présentation mis au point il y a une douzaine d'années, avec les possibilités et limites de l'époque. Et depuis je me suis contenté d'ajouter page après page, sans faire l'effort de remettre tout à plat et tout reconstruire. Ma création évoluait, mon site en était incapable - voilà ce qui me devenait insupportable.
Quant à mon impression d'être trop causant, c'est tout simplement qu'avec l'âge je me tiens de plus en plus modeste, discret et silencieux. (La violoniste Anne-Sophie Mutter disant " la maturité et l'humilité qui sont indispensables pour aborder le caractère tragique de Beethoven " - le tragique de l'âge, le tragique de notre monde actuel).
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Pendant ce temps qu'est devenue ma sculpture ? Jusqu'à l'été dernier, j'ai taillé de nouveaux marbres ; jusqu'à ce que, finalement, il reste un très beau bloc en attente : quelques 80Kg qu'il ne me serait plus raisonnable d'entreprendre - avec mes limites de résistance et le cœur qui fatigue, les machines deviennent dangereuses. J'arrête.
Par contre les mains demeurent habiles à la terre. Mais ici la limite que je ressens dans le renouvellement de ma création, c'est la thématique de la femme et du couple, laquelle ne peut plus avoir la vigueur et l'énergie 'de mon temps' où le désir m'habitait fortement - selon les mots de S.Zweig : " l'artiste crée d'une main plus sûre lorsqu'il façonne une chose dont il est privé, qu'il désire vivement ". Pas question de tomber dans la mièvrerie.
Et pourtant il reste de belles échappées dans cette lente évolution : une belle accordance avec la nouvelle direction artistique de Daum, et par là une stimulation à créer dans l'abstrait et dans la féminité. Une heureuse création de l'hiver sortira prochainement, de couleur nacrée : 'Phryné'.
Que seront demain mes sculptures ? Il est indéniable que je les ai créées pour qu'un jour le contentement et l'harmonie que j'y ai trouvés soient ressentis par ceux et celles qui les aborderont - tel cet émerveillement que m'expriment les visiteurs de mon atelier lors des 'Portes ouvertes' de mai. Quand donc viendra leur temps, ce temps de leur reconnaissance ? Un futur que j'ignore. Tandis qu'aujourd'hui mon œuvre est complètement aux marges des modes d'art contemporain.
Quant à l'atelier, que devient-il ? Mon déménagement de Paris à Beaugency il y a trois ans (cf. le '20 du mois' de juin 2009 : 'Que m'apporte la Loire ?'), m'a donné un nouvel espace de travail, associé à la maison ; tandis que l'atelier de Paris a été réaménagé en espace de présentation permanente de ma sculpture - quelques 250 marbres, bronzes, cristal, terres... Environ tous les quinze jours je me rends à Paris, soit pour l'atelier, soit pour la fonderie, soit pour Daum....
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C'est donc dire combien il m'a fallu du temps et de l'énergie pour avancer toutes ces choses nouvelles de ma sculpture depuis trois ans. Si mon site est resté en panne, c'est sans doute le prochain chantier auquel je vais devoir m'atteler. Merci de votre compréhension.
église St.Etienne de Beaugency Oct.2010 photo JLC
'Portes ouvertes' de l'atelier
les 1er et 2 juin 2013
de 14h à 20h et de 11h à 19h
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Voilà que les sombres perspectives de fin de ma sculpture, exprimées le 20 juin 2012, se sont trouvées blackboulées, perturbées, ranimées avec le décès brutal de mon épouse le 9 décembre : saisi d'une gravité, d'une gravité heureuse, voilà qu'il me fallut réagir et avancer - œuvres de deuil, œuvres de vie, entre hiver et printemps, une vingtaine de créations en terre sont venues de mes mains, comme autant de belles promesses de bronzes. Je les exposerai à ces 'Portes ouvertes'. Quant à l'avenir de ma sculpture, je ne me prononcerai plus - sinon, raisonnablement, l'abandon de la taille des marbres.
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Phryné 2012, pour Daum
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