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A voir tant de corps sculptés dans la pierre et le bronze, on rêverait de nudités admirables parce qu'aimantes. Mais presque partout la statuaire s'en tient aux poses sages, honorables, édifiantes ou martiales - statues de l'institution vénérées comme hommages à la vie - statuaires individuelles ou en groupe - rarement en couple.
La répulsion à ce motif est probablement dans le public, donc la commande. Elle est sans doute chez l'artiste : dans ses rapports exclusifs au modèle, l'un après l'autre; dans ses difficultés de travailler d'imagination, sans modèle qui pose - au contraire d'une pose.
Et pourtant la sculpture n'est-elle pas, après la danse, l'art du corps le plus corporel où femmes et hommes seraient heureux de se reconnaitre dans la beauté de leur amour ? Et si le geste du Créateur a été raconté comme le bonheur de cette relation pétri dans la glaise à son image, n'était-ce pas d'abord l'étonnement de notre propre geste le plus familier ?
la valse 1991
fonderie ANPIRE n°1/8 - 25 cm
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