En venant à la translucidité de la pâte de verre et la transparence du cristal, j'ai du me faire à un autre regard, puisque jusque-là je ne sculptais que des matières opaques (terre, marbre, bronze...) où seuls comptent les ombres et lumières, les effets de surface, le terne et la brillance, etc... tandis que dans le verre ce sont d'autres distributions, avec des superpositions ou des brouillages entre les formes de surface et celles de fond. Et pourtant je dirais combien la transparence et la translucidité me fascinent et nourrissent ma sculpture depuis longtemps : d'une part l'importance de l'eau, de l'eau vive et sauvage, indissociable de mes marbres; d'autre part la transparence des êtres, des visages, des voix, des corps... la clarté, la luminosité, l'opacité, le trouble, le sombre... tout ce qui fait que les êtres sont des présences qui se livrent ou se ferment, se trahissent, s'échangent... toutes dimensions auxquelles je suis le plus sensible dans ma sculpture et qui vont devenir "l'intérieur" de celle-ci.