Cérès


Cérès, Trophée de la Philatélie, La Poste.
                    cristal Daum. 2001 h.37cm
Séolane, pendentif Cristal de Sèvres 2000
                    modèle recréé en 2011
Clarée, vase, Cristal de Sèvres, 2000, h.38cm
                    modèle recréé en 2010
une aurore Edition d'Art Daum 375 ex 2003 h. 52 cm
                    Photo JCGuerlain

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une aurore
Séolane Clarée

'Une aurore' : cette sculpture laisse une impression de gloire : elle éclate dans une aura de lumière qui l'apparente aux représentations de la gloire chrétienne entretenue en Occident durant des siècles d'art. A notre insu et malgré nous, ce long héritage culturel nous a habitué à amalgamer la beauté et la gloire chrétienne, l'aura des êtres et l'auréole des saints. Et ceci pourrait bien expliquer, au XXe siècle, la rage des avant-gardes de l'art, d'allure laïque, dévaluant la beauté pour autant qu'elle fut compromise avec les lyrismes d'Eglise. Issue du monde biblique, cette gloire chrétienne a été une façon de "mettre à part" la sainteté, le divin et le surnaturel dans quelque nuée, ciel ou sanctuaire - une façon de dissocier et d'élever la condition glorieuse des êtres dans de l'au-delà. De telle sorte qu'une telle pédagogie eut pour effet de discréditer l'attention à la condition commune des êtres.

Ainsi durant des siècles, la sculpture et la peinture religieuses ont habitué le regard aux formes de lyrisme et d'éclat de la sainteté, à sa splendeur forcée, à son rayonnement artificiel, tandis que le reste du monde était regardé comme terne, quelconque et sans intérêt. Sachant bien sûr que ce traitement de gloire s'étendait aussi aux rois et aux grands de ce monde… tandis qu'aujourd'hui elle promeut les stars médiatiques et les figures de la publicité, avec des effets artificiels qui auraient été inimaginables il y a quelques années encore. Par conséquent, de nos jours, comment va se situer, pour un sculpteur, son rendu de visages et de corps, de gravités et de bonheurs… dans une telle complexité d'héritages : d'excès et de contre-excès encore vivaces ? Mon partis pris : redécouvrir et rendre la fierté et modestie fondamentale des êtres - autrement dit, une attention se faisant respectueuse, sensible et bienveillante à l'éclat de la banalité de leur jour, là même où se révèle leur "aura" véritable. Même si je sais l'artifice de la sculpture et son assimilation avec de la gloire religieuse - encore que s'agissant d'un bonheur de femme dans sa sexualité, le religieux risque guère de s'y confondre.