ACCUEIL
Femme et féminité

< RETOUR    | 1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 9 / 10 / 11 / 12 / 13 / 14 / 15 / 16 |   SUITE >


Balance (Marta Pan)
1957 bois noyer 53cm
Torse femme (Archipenko)
1914 bronze 38cm
Jeune fille (J.Csaky)
1921 pierre 61cm Rennes
Le Signal (Adam)
1961 béton 22m Le Havre

     Précisons enfin qu'il s'agit de sculptures statuaires féminines, séduisantes de beauté, dont les traits sexuels sont fortement marqués ou amplifiés (Vénus callipyges, Vénus de fécondité) - de petits objets devant correspondre à un usage privé, sinon individuel, par différence avec ce qui viendra bien plus tard en matière de sculpture : la grande statuaire des temples, des palais et des riches, le plus souvent de portée collective et à l'honneur des hommes, soit parce qu'ils représentaient le pouvoir, soit parce que devaient prévaloir des amours d'hommes (en Grèce, à Rome, à la Renaissance, au XXe siècle...).



     On en arrive ainsi à l'interrogation : était-ce les hommes ou était-ce les femmes qui sculptaient ces statuettes ? Le préhistorien dit que les femmes avaient plus de disponibilité au foyer, plus de 'temps libre'. Mais cela ne suffit pas pour répondre. Si c'était les femmes qui sculptaient, pourquoi n'aurions-nous pas des statuettes de séduction masculine ? Et surtout , argument fort, nous aurions des figures d'enfants. Or nous n'avons que des statuettes de séduction féminine. La femme aurait-elle eut plaisir à se faire elle-même ? On l'imagine mal. Ceci dit, il faut bien remarquer que si ces statuettes sont venues de la main et du plaisir d'hommes, il s'agit là d'une démarche toute différente du geste de l'artiste graveur de mur (à Côa) ou du peintre de fond de grotte - avec sa dimension collective probablement menée par des hommes. Par ailleurs, si on imagine mal des femmes sculptant leur propre statuette, on se doute que leurs mains devaient être habiles et abondantes à l'artisanat d'art dont nous avons parlé : vannerie, poterie, objets de parures, etc.

     J'avancerais alors deux arguments. L'un qui dit le sens et la portée de la sculpture, l'autre qui donne le partage de l'humanité entre hommes et femmes. L'argument d'un sculpteur, et l'argument d'un homme.
     Ce qui me frappe dans la taille des armes et des outils en silex par nos ancètres, durant des dizaines et dizaines de milliers d'années, spécialement en cette époque paléolithique, c'est leur besoin d'ajouter du beau à ce qui aurait suffit d'être fonctionnel. Ne parlons pas d'art, au sens artificiel qu'il prend aujourd'hui, parlons de la saveur et du goût, de la séduction, et donc de l'exigence de qualité et de beauté qui pouvait tenir ces hommes et ces femmes en haleine, en ingéniosité, en adresse... et, pour tout dire, en plaisir.


< RETOUR    | 1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 9 / 10 / 11 / 12 / 13 / 14 / 15 / 16 |   SUITE >