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Femme et féminité

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'Vénus victorieuse'
(Canova) marbre
1808 Musée Borghese
Femme au bain
(J.J.Espercieux) marbre
1835 135cm Avignon
Heure de la nuit
(M.A.Pollet) marbre
1848 200cm Compiègne
Chloris (Pradier)
1849 165cm Toulouse
Nymphe Cour Carrée
du Louvre calcaire v.1846

     C'est parce que la sculpture est matière, qu'elle donne dans la corporéité, et qu'elle donne donc dans un rapport privilégié à la figure. Ce qui se rappelle dans l'interdit biblique : "Tu ne sculpteras pas d'image", c'est-à-dire d'idole, c'est-à-dire de figuration humaine - et dans le contexte d'époque : surtout pas de femme.
     Du fait de la crise des temps modernes, à la faveur de cette crise, en tirant la leçon des milles formes possibles de la sculpture, lorsque celle-ci se pose et se repense, lorsqu'elle tente de se reprendre avec force, lorsqu'elle revient à son génie, elle se concentre et se ramène à son registre privilégié qui est de s'inspirer de la figure humaine : en tirer l'inspiration, la force intérieur, le souffle, la vie, quelqu'en soit le degré d'abstraction, de stylisation de réalisme. (Cf. " 5000 ans de Figures humaines. Cent regards sur les collections Barbier-Muller " - Sept.2000). Ce qui est une limite du registre de la sculpture, devient alors sa force et sa distinction.

     1° Le premier aspect, l'éclatement à la folie, la profusion de fantaisie, est exprimé dans 'L'introduction à la sculpture moderne' (par I.Goldberg - Scala 95) "Lentement la sculpture se libère du corps. La figure entière et le plein relief, représentant un homme ou une femme, une divinité, un animal ou un dieu, devient… une interprétation moderne de la forme artistique en trois dimensions ; c'est une création autonome, sans fonction déterminée et dont l'iconographie, les techniques, les matériaux et les dimensions peuvent de ce fait varier à l'infini. La représentation devient une présentation, voir une présence." (Je relève les mots iconographie, techniques, matériaux, dimensions…, qui évoquent tant de possibilités données à la sculpture par les temps modernes, tels les innombrables jeux mécaniques, les ready-made, etc.).



     2° Le deuxième aspect peut se comprendre en partant d'un propos de Tzvetan Todorov dans son Eloge du quotidien (sur la peinture hollandaise du XVIIe siècle, p.178), lorsqu'il explique l'abandon de la "peinture représentative" au profit de la peinture qui n'est plus qu'une "présentation", même si, pour quelques temps encore, elle reste figurative, chez les Impressionnistes par exemple.


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