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Femme et féminité

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Autrement dit, avec cette 'internationale de l'art', la mondialisation se serait instaurée de façon beaucoup plus forte que dans d'autres secteurs, en même temps qu'elle aurait écrasé les multiples voix, les multiples formes d'expressions culturelles, dont celles de la sculpture, lesquelles précisément apportent le plus grand déni et mépris à la prétendue qualité d'art international - cette prétendue qualité pour laquelle il faut nécessairement des coachs qui accrochent et conseillent les riches acheteurs potentiels dans leurs choix, et, lors des expositions, il faut des 'guides' ou présentateurs auprès des œuvres afin d'expliquer au public ce qu'il convient de savoir admirer. Double preuve : côté publics, ce n'est plus le goût critique qui décide l'acheteur et ce n'est plus lui qui rend avertis le visiteur ; côté œuvres : ce n'est plus de l'art, c'est n'importe quoi.




3. pourquoi cet art de la femme : la préhistoire

Ève (Rodin)
1880 bronze
Ève au pilier (Rodin)
1882 bronze
La Danaïde (Rodin)
1890 marbre
Flore (L.E.Barrias)
1900 fronton Gd.Palais


     Autour de 25-30.000 ans, les statuettes de femme, séduisantes d'attrait, sculptées d'abord dans la pierre ou l'ivoire, de taille modeste, sont les premières formes d'art dans l'histoire humaine, et depuis, il faudrait en déployer la belle chevelure, cette statuaire féminine n'a cessé d'être reprise et diversifiée, avec profusion, jusqu'à nos jours, si ce n'est son abandon dans quelques périodes d'interdit. Ainsi cet art premier constitue la grande Tradition de la sculpture et, pour beaucoup, le modèle dominant parmi les arts plastiques.

     Comment peut-on comprendre cette primauté et cette permanence ? Pourquoi ce privilège de la femme en ses séductions et beautés ? Qu'est-ce que cela signifie, et comme modèle d'art, et comme partage des femmes et des hommes ? Pour répondre à ces interrogations, je me tiendrai aux données de la préhistoire, fortement marquées de constantes sur des millénaires et sur des espaces plus larges que la tradition occidentale à laquelle nous nous sommes limités jusque-là. Parmi mes lectures sur cette préhistoire, outre les ouvrages d'André Leroi-Gourhan, je retiens spécialement : "La femme des origines" par Claudine Cohen (avec qui j'ai récemment discuté ces questions).

     Telle qu'elle est advenue il y a quelques 30.000 ans, cette sculpture de la séduction féminine est à mettre en rapport (en comparaison et en différence) avec deux autres formes d'art plastique, l'une qui la précède depuis des centaines de milliers d'année et qui atteint alors un apogée, la taille des outils en pierre, l'autre qui advient autour de ces mêmes 30.000 ans, la peinture et gravure pariétales : le grand bestiaire de la chasse.


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