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Femme et féminité

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L'éternel Printemps
1884 (Rodin) bronze
Le baiser (Rodin)
1881 marbre
La Valse (Claudel)
1891 bronze
La Cathédrale (Rodin)
1908 64cm pierre

     L'une, la taille de petits outils, est en continuité complète avec le geste de la main qui façonne ces petites statuettes féminines, en constatant que l'évolution de ces objets utilitaires gagnait de plus en plus d'un façonnage empreint de séduction et de beauté, de recherche d'équilibre et d'harmonie, de ce qui pouvait procurer un agrément sensible à les regarder et les manier - telles ces pointes de silex de forme ovoïde, plus ou moins allongées, et qui évoquent tout autant le phallus que la vulve. L'anthropomorphique est là, l'attrait sexuel.
     De plus, c'est aussi dans ce même perfectionnement de l'habileté manuelle, de la prise en main, du maniement d'objets séduisants à voir et à tenir, c'est dans ce domaine de la petite sculpture en pierre, en ivoire ou autres matières dures, qu'apparaissent, à cette même époque paléolithique, une diversité d'instruments et d'ustensiles, avec, pour beaucoup d'entre eux, une qualité esthétique et ergonomique, ou des marques et gravures qui entrent dans l'ensemble des premières formes d'art, spécialement la gravure d'animaux. C'est là aussi que se déploient les éléments de parure (les perles de collier, les pendentifs…), alors que certaines statuettes féminines elles-mêmes montrent, dans le détail, l'importance de la parure, spécialement de la coiffure. C'est également depuis cette époque que l'on constate le goût de ces hommes et femmes pour la collection, comme celle de coquillages. C'est là enfin que l'on accompagnait les morts de ces richesses et parures. 'Paléolithique', 'néolithique', ancienne et nouvelle civilisation de la pierre, de toutes part la pierre est travaillée et appréciée comme art, c'est-à-dire comme sculpture. Avec comme motif et modèle premier : la femme.

     Mais un autre registre d'art plastique naît aussi à cette époque, autour de 30.000 ans ; il est d'un tout autre ordre : les gravures et peintures sur les parois des grottes, où cette fois il s'agit de grandes images et qui forment composition : scène d'animaux, scène de chasse, paysage d'animaux en voisinage et familiarité des hommes, ou d'animaux dont ils conjurent la peur. Là, la figuration de la femme est très rare (grotte Chauvet). Toutefois on relève assez abondamment, sans pouvoir en comprendre la portée, des silhouettes de profil, des signes abstraits symbolisant la femme par le triangle pubien, ou l'homme par le trait du phallus.
     Cet art des peintures pariétales est d'un tout autre ordre que celui des statuettes féminines et des outils et objets sculptés qui leurs sont associés, pour plusieurs raisons. D'abord on n'est plus dans l'univers domestique et commun de la tribu, au campement, à la chasse, à la maison, à la tombe, pour sa propre parure… mais dans des lieux à part, comme sacrés (encore que les récentes découvertes de milliers gravures extérieures, datant de 15-20.000 ans, sur des roches de la vallée de Côa au Portugal, semblent dire que l'art mural dans la préhistoire ne se serait pas limité aux seules 'cathédrales' du fond des grottes).


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