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Femme et féminité

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femme en médaillon
v.1550 60cm Vienne
Diane au cerf (Goujon)
1549 211cm Louvre
Nymphe fontaine des
Innocents (Goujon) 1550
3 Grâces : Monument
du cœur d'Henri II (Pilon)
1561 Louvre
La Charité (del Bardiere)
v.1550 église de Troyes

     Quant à l'autre registre, celui de la statuaire sage et édifiante, la continuité est constante depuis la Mésopotamie, l'Egypte, la Grèce et Rome, suivie par le silence des siècles barbares, puis, au Moyen-Age, par la statuaire de dévotion chrétienne (Mère de Dieu, vierges, martyres, veuves, repentantes), jusqu'à ce que la Renaissance (italienne puis française) retrouve la veine antique, et que peu à peu, spécialement avec le Baroque, cette statuaire laïque fasse concurrence à la statuaire d'Eglise, et cela jusqu'à nos jours, si ce n'est le discrédit de la sculpture figurative durant le XXe siècle - en mettant à part la veine réactionnaire de la statuaire des régimes politiques totalitaires (fascistes et communistes).



2. Les avatars du XXème siècle

     Laisserait-on cette belle histoire tourner court en quelques dizaines d'années, et prendre finalement cette tournure fâcheuse en ce qui nous intéresse : la beauté sculptée de la femme ? Comment un siècle de sculptures modernes, sans joie féminine, découragerait-il à jamais 250 siècles de grande tradition de sculptures de la femme, savoureuses de charme et de plaisir ? Phase critique, dira-t-on ! Essayons d'apporter un jugement critique, au sens d'un diagnostic décisif qui aide à sortir de la crise. Pour cela il faut déranger les habitudes, il faut examiner l'art de la sculpture en lui-même, distinct des autres arts plastiques, spécialement de la peinture ; car les étapes successives de la modernité de la sculpture ne sont pas assimilables à celles de l'image, alors même que la paresse et la facilité ne cessent de répéter une seule et même histoire des avancées d'arts modernes centrées essentiellement sur les peintres, sur l'image : Courbet, Cézanne, Picasso, etc.

     On connaît les mots terribles et injustes de Baudelaire : "La sculpture est ennuyeuse… un art de complément…un art de canaque… un art qui doit s'associer humblement à la peinture et à l'architecture, et servir leurs intentions". Je relève cette dernière affirmation comme une chance. Si depuis un siècle et demi, les progrès de l'architecture et ceux de la peinture ont eu de quoi intimider ceux de la sculpture, fallait-il que celle-ci se contente, soit d'un rôle ancilaire de décor d'architecture, soit du suivisme des avancées propres à la peinture ? A mon sens la force de la sculpture se dégagera pour autant qu'elle affirmera sa spécificité, plutôt que de se confondre avec ces autres disciplines.


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