ACCUEIL
Femme et féminité

< RETOUR    | 1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 9 / 10 / 11 / 12 / 13 / 14 / 15 / 16 |   SUITE >


Ève d'Autun
v.1130
Marie-Madeleine
v.1540 174cm Louvre
Ève cath.d'Albi
fin XVe
Cariatide Cambrais
v.1170 100cm
Ste Marguerite
v.1400 Marseille

     Quant au couple, force est de remarquer qu'il est rare dans la sculpture occidentale : quelques modèles d'honneur (la reine auprès du roi), quelques effusions dans la Grèce hellénistique, leur abondance relative au Paris de la Belle Epoque, quelques étreintes et baisers, leur abondance d'Enfer chez Rodin et Claudel, puis quasiment rien au XXe siècle. Quelle dure retombée ! Quel contraste avec l'univers érotique de l'Inde (les Temples d'Amour du Khajuraho) et celui des objets et statuettes précolombiennes ! Mais après tout, n'est-ce pas aussi reconnaître, dans l'Occident de la sculpture, l'étonnant privilège du rendu de la femme en elle-même, d'une façon de l'honorer ?


     Reprenons maintenant l'évolution, au long de l'histoire, des deux registres de statuaire, la légère et la sévère, la séduisante et l'édifiante.
     On constate que la statuaire de séduction érotique, est d'une veine constante, abondante et de qualité soutenue, quoique variée, depuis le fond de la préhistoire. Seules trois ruptures sont à remarquer dans cette veine occidentale, outre le silence des siècles barbares :
     a. D'abord le refoulement opéré par les Hébreux et le Judaïsme, durant près d'un millénaire avant notre ère, à cause de l'interdit de la figure ('Tu ne sculpteras pas d'image'), et à cause du monothéisme, c'est-à-dire le dieu mâle sans parèdre et par conséquent la lutte féroce contre le modèle cananéen de Baal et Astarté - une lutte subvertie de toutes parts comme en témoignent les amulettes à foison enfouies dans la ruine de Jérusalem en -587.
     b. Ensuite le refoulement en terres d'Islam (l'interdit de la figure) et le refoulement en terres de Chrétienté (la réprobation du sexe : la nudité, c'est Eve, le péché originel) jusqu'à la Renaissance et son " retour du refoulé ", en Italie, puis en France, spécialement en France : un retour maladroit et hésitant d'abord, puis de plus en plus abondant et séduisant au XVIIIe sc. et surtout au XIXe, à la fin du XIXe, avec Rodin, l'Art Nouveau, etc.
     c. Enfin, au XXe siècle, à Paris, en Europe, puis sous l'influence américaine, le refoulement de la statuaire figurative, et d'abord celle de la femme - nous venons d'en parler.


< RETOUR    | 1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 9 / 10 / 11 / 12 / 13 / 14 / 15 / 16 |   SUITE >